Michel Schneider est mort le 21 juillet 2022, laissant derrière lui un texte : Ma vie avec Joseph Conrad. "Sera-t-il mon dernier opus ? D’où la tentation de l’inachever pour vivre encore après ces pages laissées en plan", écrivait-il. C’est la lettre posthume et bouleversante d’un écrivain qui, lisant et relisant depuis l’adolescence l’auteur d’Au cœur des ténèbres, évoque la place de la littérature dans sa vie, mais aussi ce qui a constitué sa vie d’homme : la famille, les femmes, la psychanalyse, la musique. Il se remémore, à travers Conrad, ses rêves et ses cauchemars, ses vivants et ses morts, ses voyages (intérieurs). "Je suis écrivain parce que je suis un pianiste raté", ajoutait-il. Ma vie avec Joseph Conrad est suivi ici de la réédition de Glenn Gould, piano solo, publié originellement dans la collection "L’un et l’autre" de J.-B. Pontalis. Antoine Compagnon, de l’Académie française, qui a été son ami dès leurs années d’étudiants, a donné une préface à ce volume : en manière d’hommage, il nous invite dans sa vie avec Michel Schneider, qui devient par ricochet un peu la nôtre.